(Published on November 26, 2007 by Margot Bruyère)
Un plant d'olivier
Durant mon séjour à La Vallée-aux-Loups, j'ai eu le privilège d'assister à une émouvante cérémonie: onze ambassadeurs ont planté un arbre de leur pays dans le parc de la Maison de Chateaubriand. Ils venaient tous des contrées que Chateaubriand, qui aimait tant les arbres, avait visitées.
L'un d'eux était un moine franciscain, une corde en guise de ceinture sur sa robe de bure, pieds nus dans ses sandales; il représentait le Custode de Terre-Sainte(1). Un vrai moine si jamais il en fut depuis que le monde moinant moina de moinerie comme l'écrivait si joliment Rabelais. Il mesurait près de deux mètres de haut et était taillé comme une armoire à glace; il saisit une lourde pelletée de terre comme il l'aurait fait d'un porte-plume et planta son olivier avec adresse. C'était un géant débonnaire qui avait eu toutes les peines du monde à obtenir l'autorisation de sortir du territoire d'Israël, non seulement un jeune olivier, né sur le Mont des Oliviers, mais aussi ses racines et la terre qui les entourait. Il l'avait apporté, cet arbrisseau mythique, dans ses bagages à main!
N'est-ce point là le plus beau symbole de paix qui se puisse imaginer?
(1) Pour les ignorants comme moi, la Custodie de Terre Sainte est une institution catholique en charge de la garde des Lieux saints à Jérusalem, depuis le XIIIe siècle.