(Published on February 9, 2021 by Margot Bruyère)
Le néologisme de la souche"
C'est une vieille souche abandonnée depuis des années par les bûcherons tant elle est vermoulue; elle gît sur le bord du sentier dans le petit bois entre la mer, qui soupire ou rugit au midi, et le marais où coassent les grenouilles au septentrion.
Cette souche est un endroit béni pour les deux randonneuses que nous sommes. Elle offre deux logements confortables à nos corps fatigués par la marche, et semble heureuse de nous voir déboucher notre thermos de thé brûlant ou de vin de Pineau bien frais suivant l'heure et la saison.
Nous y pensons le jour, nous en rêvons la nuit, comme les soldats de La Madelon, pendant les journées hivernales et pluvieuses, et nous nous élançons vers elle dès que le temps le permet.
Tant nous l'aimons que nous avons inventé le verbe "souchoir", qui se conjugue joliment à l'indicatif présent en "nous souchoyons", de sorte que nous y choyons, la choyions et y festoyons.
N'est-ce pas là un bien joli néologisme?